08/11/23

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Par Comptalents

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La comptabilité, pilier fondamental de toute entreprise, a longtemps été axée sur les chiffres, les actifs et les passifs. Mais avec l'urgence croissante de la crise climatique, une nouvelle dimension se profile : la comptabilité carbone.


La comptabilité carbone : une définition de cette activité

Il s’agit de la mesure, du suivi et de la gestion des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entreprise. C’est une réponse pragmatique à un problème mondial : comment réduire l’empreinte carbone tout en restant compétitif ?

À la manière dont nous convertissons diverses devises en une monnaie standard pour mieux comprendre nos finances, la comptabilité carbone convertit toutes les émissions de GES en équivalents CO2.

Un peu plus d’histoire

La comptabilité carbone a émergé comme réponse à la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux liés au changement climatique. Dans les années 1990, à mesure que la recherche scientifique révélait l’impact humain sur le réchauffement planétaire, la nécessité d’évaluer et de réduire les émissions de gaz à effet de serre est devenue évidente. Ainsi, différents protocoles et accords internationaux, comme le Protocole de Kyoto en 1997, ont jeté les bases d’une approche standardisée de la mesure des émissions.

Cette dynamique s’intensifie avec l’Accord de Paris en 2015, ambitieux dans sa volonté de contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C.

En France, c’est la loi Grenelle I de 2009 qui marque un tournant décisif. Elle instaure des objectifs clairs de réduction des émissions et pousse les entreprises à intégrer une dimension carbone dans leur comptabilité. Cette loi a été complétée par la loi Grenelle II, en 2010, qui élargit les obligations de reporting environnemental pour les entreprises de plus de 500 salariés en métropole (et 250 en outre-mer), posant ainsi les fondations solides d’une comptabilité carbone structurée. Cette obligation, toutefois, ne s’arrête pas aux grandes structures : elle encourage, par ricochet, les PME à adopter une démarche similaire. En effet, dans une économie de plus en plus axée sur la durabilité, même les entreprises non soumises à cette exigence y trouvent leur intérêt.

Aujourd’hui, la comptabilité carbone est non seulement un outil essentiel pour la gestion environnementale, mais aussi un élément clé de la stratégie et de la responsabilité d’entreprise. Fournir un bilan carbone® devient un atout lors d’appels d’offres ou pour renforcer son image de marque.

Les méthodologies

Le bilan carbone®

C’est une méthode conçue pour mesurer les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (GES) générées par l’activité d’une entité, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’une organisation ou d’un territoire. Élaborée à l’origine par l’ADEME en 2004, cette démarche permet de quantifier l’impact carbone et d’identifier les principales sources d’émissions. Pour cela, le bilan compte 3 scopes :

Le Scope 1 fait référence aux émissions directes générées par les activités intrinsèques de l’entreprise, comme la combustion de carburants ou les processus opérationnels.

Le Scope 2, lui, concerne les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité, de chaleur, de vapeur ou de refroidissement achetées.

Enfin, le Scope 3 couvre les autres émissions indirectes, souvent celles générées par la chaîne d’approvisionnement, le transport externe ou l’utilisation des produits par les clients. Ces distinctions permettent aux entreprises de cibler efficacement leurs efforts de réduction et d’offrir une transparence accrue sur leur empreinte carbone totale.

Autres méthodologies

La norme internationale ISO 14064, instaurée en 2006, offre un cadre pour quantifier, déclarer et vérifier les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entité. Elle se compose de plusieurs parties couvrant la déclaration d’émissions au niveau d’une entreprise, la mesure et le contrôle au niveau des projets, ainsi que les directives pour la vérification et la validation des déclarations d’émissions.

Le GHG Protocol, quant à lui, est largement reconnu comme le standard mondial pour la comptabilité et la déclaration des émissions de GES. Il propose également une classification des émissions en trois scopes, permettant une vision exhaustive des sources d’émissions d’une organisation.

Le Carbon Trust Standard est une certification qui récompense les entreprises pour leurs efforts réels de réduction des émissions de carbone, d’eau et de déchets.

Enfin, le Label bas carbone, instauré en France, est un mécanisme de certification visant à encourager les projets de réduction ou de séquestration de carbone sur le territoire national, en mettant en avant des pratiques agricoles, sylvicoles et autres initiatives vertes.

Chacune de ces méthodologies apporte sa propre approche, mais toutes ont le même objectif : rendre visible et mesurable l’impact carbone afin de le réduire.

Quand la comptabilité carbone s’invite dans le paysage de la comptabilité financière

Pensez à un architecte. En planifiant un bâtiment, il doit équilibrer esthétique, fonctionnalité et durabilité. De la même manière, les entreprises doivent équilibrer leurs finances, leurs opérations et leur impact environnemental. Si la comptabilité financière est le squelette de l’entreprise, la comptabilité carbone est son pouls, son rythme cardiaque, montrant comment elle vit et respire dans un monde en mutation.

Les éditeurs de logiciels comptables, tels que SAP et Cegid, jouent un rôle pivot dans l’ère moderne de la comptabilité. Face à la montée des préoccupations environnementales, ces entreprises ont commencé à intégrer des fonctionnalités dédiées à la comptabilité carbone dans leurs solutions. Avec SAP Sustainability Footprint Management, SAP permet aux entreprises de mesurer, suivre et déclarer leurs émissions de gaz à effet de serre de manière automatisée et précise. En outre, en intégrant la comptabilité carbone à leurs offres, SAP, Cegid et d’autres éditeurs de logiciels renforcent leur position en tant que partenaires clés pour les entreprises souhaitant s’engager dans des démarches écoresponsables tout en optimisant leurs processus opérationnels. C’est pourquoi Cegid encourage la comptabilité carbone depuis plusieurs années, par exemple.

La comptabilité, historiquement centrée sur les chiffres, s’est métamorphosée face aux défis du XXIe siècle. Le concept de comptabilité carbone symbolise cette transition vers une économie plus responsable et une conscience accrue des enjeux de développement durable. Grâce aux innovations technologiques et aux leaders du secteur des logiciels comptables, les entreprises d’aujourd’hui disposent des outils pour non seulement mesurer, mais aussi mettre en place un plan d’action visant à réduire leur empreinte carbone.